Une religieuse manque son vol en raison d'un mouvement de grève : un chauffeur de taxi Marocain l'emmène jusqu'à Toulouse pour des consultations médicales

Une bonne soeur devait se rendre dans cette ville pour des examens médicaux en vue d'une prochaine transplantation rénale pour son frère. Informé de la situation, un conducteur participant au blocage de l'aéroport s'est spontanément porté volontaire pour lui offrir le trajet en voiture.

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2/16/20242 min read

Voici le récit d'une rencontre fortuite entre une religieuse et un chauffeur de taxi. Mercredi 14 février, des chauffeurs bloquaient l'aéroport de Nantes pour protester contre ce qu'ils percevaient comme une concurrence déloyale de la part des VTC.

Comme rapporté par France Bleu, cette action a causé la perte de son vol à une sœur Dominicaine du Saint-Esprit de Pontcalec, venue en train depuis Lorient. Après avoir été déposée par une amie à la gare de Nantes pour attraper son avion, elle a été confrontée à un élan de solidarité de la part des manifestants.

En sortant, elle est passée devant eux et a entamé une conversation. « Elle se rendait à Toulouse pour donner son rein à son frère. C'était une urgence vitale », se remémore Mounir Jouad, chauffeur de taxi d'origine Marocaine, qui, après avoir consulté ses collègues, s'est porté volontaire pour lui venir en aide.

Plus précisément, il s'agissait de consultations médicales en vue d'une transplantation rénale pour son frère, précise une connaissance de la religieuse.

Un «Miracle»

Sans hésitation, la religieuse et le chauffeur de taxi, de confession musulmane, ont entrepris un voyage de six heures. « Nous avons échangé sur divers sujets. Elle m'a parlé de son expérience de transplantation avec son frère », partage le chauffeur qui a passé une nuit blanche. Les deux personnes ont également abordé des questions de religion, de valeurs et de principes : « Pour elle, c'était un prodige qu'une personne la transporte ».

Une fois arrivés à destination, Mounir Jouad a pu prendre une collation chez l'hôte de la religieuse. Ensuite, il est reparti une heure plus tard pour parcourir à nouveau 600 km afin de rentrer à temps à Nantes et déposer ses enfants à l'école.

En temps normal, un tel trajet aurait coûté environ 1600 euros (tarif de nuit). Cependant, l'idée de faire payer la religieuse n'a même pas été envisagée par le chauffeur : « Je suis intervenu pour aider. C'est rendre service aux gens », assure-t-il, ému par l'histoire de sa passagère. Une collecte de fonds a été lancée par ses collègues pour contribuer aux dépenses et couvrir une partie des frais. Maintenant, Mounir Jouad attend avec impatience un appel de la personne qu'il a aidée : elle devait le contacter dans la journée pour lui donner des nouvelles.

Interrogée, la concernée, encore occupée avec ses consultations, n'était pas en mesure de répondre directement.

Cependant, en fin de matinée, une autre sœur de sa communauté a transmis ce message : « Elle nous demande de vous faire part de sa profonde gratitude envers le chauffeur de taxi, qui lui a dit avoir agi ainsi en raison de ce qu'elle représente et de la raison de son voyage ».