Un Maghrébin témoigne de discriminations sur Blablacar, il se fait harceler sur X
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Sur la plateforme X (anciennement Twitter), un internaute d’origine Algérienne a récemment partagé une expérience frustrante et révélatrice. Malgré une bonne note, un profil conforme et une communication respectueuse, il dit essuyer refus sur refus sur Blablacar. En cause selon lui : son nom à consonance maghrébine et son apparence.
Ce type de témoignage ne relève plus de l’exception. Il révèle une réalité silencieuse mais persistante, où les Maghrébins sont écartés de services pourtant fondés sur la confiance et l'entraide entre particuliers.
Une vague de haine assumée
Mais ce n’est pas tant le témoignage qui a choqué la communauté, que la réaction qu’il a suscitée. En commentaires, de nombreux utilisateurs ont exprimé sans détour leur adhésion à ces pratiques discriminatoires :
« Je refuse systématiquement les Maghrébins, et je ne suis pas le seul. »
D’autres encore affirment qu’il faudrait « faire de même » et « refuser l’accès aux Maghrébins dans leur véhicule ». Des propos d'une violence assumée, décomplexée, qui témoignent d’un rejet devenu presque banalisé sur certaines plateformes.
L’exclusion quotidienne, souvent invisible
Cette situation illustre une forme de racisme ordinaire et insidieux, qui n’a pas besoin de cris ni d’insultes pour exister. Il se manifeste dans les décisions, les silences, les non-dits. Et ce sont les interactions les plus banales – un trajet, un échange, une réservation – qui deviennent le terrain de cette exclusion.
Pour beaucoup de Maghrébins en France, cette réalité est connue, vécue, parfois tue, mais rarement prise en compte dans les débats publics.
Des alternatives communautaires à envisager
Plutôt que de s’indigner sans fin, cette situation doit nous inviter à une réflexion de fond : et si nous reprenions l’initiative ?
Il devient urgent d’imaginer et de développer nos propres solutions communautaires, en misant sur la solidarité maghrébine. La mise en place d’un réseau de mobilité communautaire, basé sur la confiance, le respect mutuel et une vision partagée de la sécurité, permettrait de contourner les discriminations ouvertes ou déguisées, de favoriser l’autonomie collective et de renforcer les liens internes de la diaspora.
Il ne s’agit pas d’exclusion, mais de protection intelligente et d’organisation proactive.
Comme d'autres communautés avant nous, les Maghrébins ont les ressources humaines, techniques et sociales pour bâtir leurs propres outils, fiables, sûrs et alignés avec nos valeurs.
Une dynamique collective, pas un isolement
L’exclusion subie ne doit jamais devenir une résignation. Ce type d’incident nous rappelle une chose essentielle : l’unité et la coopération communautaire sont plus que jamais nécessaires.
Créer, développer, structurer des services portés par et pour les Maghrébins n’est pas un luxe, mais une réponse cohérente aux défis du présent. C’est par ce genre d’initiatives que la plateforme existe.



