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Trafic d'être humain


La traite des êtres humains

La traite des êtres humains est un crime odieux et complexe qui implique l'exploitation de personnes par la contrainte, la tromperie ou la force. Affectant des millions de victimes à travers le monde, cette pratique se manifeste sous différentes formes telles que le travail forcé, la servitude domestique et l'exploitation sexuelle. La région du Maghreb n'est pas épargnée par ce fléau, et il est essentiel de prendre des mesures concertées pour le combattre, protéger les victimes et poursuivre les auteurs de ces crimes.

Comprendre le trafic d'être humain

La traite des êtres humains désigne le recrutement, le transport, le transfert, l'hébergement ou l'accueil de personnes par des moyens frauduleux, coercitifs ou abusifs, dans le but de les exploiter. Les trafiquants profitent des vulnérabilités économiques, sociales et politiques de leurs victimes, les manipulant pour les soumettre à diverses formes d'exploitation. Dans le contexte du Maghreb, cette traite est souvent liée aux flux migratoires et aux aspirations des individus à chercher de meilleures opportunités à l'étranger. Les victimes, souvent trompées par de fausses promesses d'emploi ou de meilleures conditions de vie, se retrouvent piégées dans des situations de travail forcé, de prostitution ou d'autres formes d'exploitation.

Outre la protection des victimes et de l'intégrité des pays, la lutte contre la traite des êtres humains permet également de lutter contre le terrorisme au Maghreb. Des groupes terroristes tels que Daesh (EIGS) et Al-Qaida (AQMI) se déplacent souvent dans la région du Sahel et peuvent utiliser les routes migratoires pour menacer l'intégrité de la région du Maghreb.

Enfin, bien que l'Union européenne affiche officiellement sa volonté d'accueillir les refugiés, elle souhaite officieusement que le Maghreb devienne une zone tampon entre l'Europe et l'Afrique subsaharienne/le Moyen-Orient, afin de se décharger de la gestion des migrants. Les différents États du Maghreb doivent également faire face à un flux migratoire bien supérieur à celui que reçoit l'ensemble de l'Europe chaque année et qu'aucun d'entre eux ne souhaitent rester au Maghreb.

L'Europe, souhaitant que le Maghreb agisse comme garde-frontière, les États d'origine des migrants qui n'œuvrent guère pour rapatrier leurs ressortissants, et le Maghreb qui doit également gérer ses propres ressortissants émigrant illégalement (harragas), dont certains appartiennent également à des groupes criminels, créent une situation propice à l'essor des réseaux criminels et terroristes dans la région.

En perturbant ces réseaux de traite, nous réduisons également les capacités de ces groupes terroristes à infiltrer et à opérer dans la région, renforçant ainsi la sécurité globale et la stabilité du Maghreb.

La lutte contre le trafic d'être humain

Connu sous le nom de "Imssuten", un groupe de lutte contre la traite d'êtres humains et autres crimes, basé dans la ville amazighe de Zuwara, à l'ouest de la Libye. Fondée au début de l'année 2013 avec le soutien du conseil local, des institutions de la société civile et des anciens de la ville, cette équipe s'est rapidement intégrée au centre de recherche criminelle, devenant ainsi une unité officielle de lutte contre la criminalité. Depuis sa création, ils ont réussi à réduire les vols à main armée, le trafic de drogue et la traite des êtres humains, arrêtant de nombreux criminels et publiant leurs photos.













Notre plateforme a créé l'unité GALTEH afin de recenser, infiltrer et neutraliser les réseaux criminels opérant dans la traite humaine.

À ce jour, nous avons identifié plusieurs réseaux mafieux, groupes tortionnaires et passeurs. Parmi eux, des réseaux nigérians, ivoiriens, érythréens, somaliens et soudanais, dont les activités principales incluent la capture de migrants, leur détention dans des résidences dans le but d’obtenir des rançons de leurs familles par la torture, et leur déportation vers des prisons privées où ils sont forcés à travailler s'ils n'ont pas les moyens de payer les passeurs pour la traversée.


















Certains acteurs maghrébins impliqués dans la traite se chargent généralement de faire traverser les migrants en exploitant leurs connaissances locales pour les cacher des autorités ou pour vendre des moteurs de bateaux en vue de la traversée de la Méditerranée.

Les victimes actuellement recensées proviennent principalement d'Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient. Pour l'Afrique subsaharienne, il s'agit notamment de ressortissants du Mali (Bambara, Dogon, Malinké), du Sénégal (Wolof, Peul, Serer, Toucouleurs/Haalpulaaren), du Nigeria (Yoruba, Haoussa, Igbo), de la Guinée (Malinké, Peul, Soussou), du Ghana (Akan (Twi), Ewe), de la Côte d'Ivoire (Baoulé, Dioula, Agni, Koyaka), de la République Démocratique du Congo (Mongo, Ngala, Waswahili, Teke, Bobangi, Ngombe), de la Somalie (Somali, Oromo) et de l'Éthiopie (Amhara, Tigrinya, Oromo).

Concernant les migrants du Moyen-Orient, les victimes sont originaires de Syrie (Arabe,Shammar, Aghayan, Dêrik (Kurde)), d'Irak (Arabe, Barzani, Zebari, Sindi (Kurde)), du Yémen (Arabe), d'Afghanistan (Tadjiks, Hazaras, Aimaq, Ghilzai,), d'Iran (Bakhtiari, Kachkaïs, Shikak, Kalhori,(Kurde)) et d'Égypte (Arabe égyptien).

Nous avons également recensé plusieurs cas de migrants d'origine maghrébine souhaitant rejoindre l'Europe et devenant victimes de traite par des groupes criminels.

Reconnaître les signes

Reconnaître les signes de la traite des êtres humains et réseaux de passeurs sont cruciaux pour pouvoir intervenir et protéger les victimes. Voici quelques indicateurs concrets de cette dangerosité et de la présence d'un réseau :

  • Conditions de travail inhumaines : Personnes travaillant sans rémunération adéquate, sans contrats, dans des conditions de travail dangereuses ou dégradantes.

  • Restriction de liberté : Individus qui semblent ne pas pouvoir se déplacer librement, qui sont surveillés de près ou qui montrent des signes de maltraitance physique ou psychologique.

  • Documents confisqués : Victimes qui n'ont pas accès à leurs propres documents d'identité ou de voyage, souvent retenus par les passeurs pour les contrôler.

  • Promesses non tenues : Témoignages de personnes ayant été attirées par des promesses d'emploi ou de vie meilleure, mais se retrouvant dans des situations d'exploitation. Les passeurs, sous couvert de fournir une assistance migratoire, sont en réalité des esclavagistes modernes qui exploitent la détresse des individus pour leur profit personnel.

  • Proposition de passage à la frontière : Messages promotionnels sur les réseaux sociaux incluant des numéros à contacter pour traverser des frontières ou la mer Méditerranée

  • Vente de canoë ou moteur de bateau : De nombreux passeurs publient des annonces sur les réseaux sociaux pour la vente de bateaux de fortune, souvent fabriqués en seulement trois jours à partir de plaques de tôle, ou pour des moteurs hors-bord.

  • Page ou groupe mentionnant "Boza" ou "coxeur" : Le terme "Boza" désigne l'expression utilisée par les migrants subsahariens pour signifier qu'ils veulent ou ont réussi à traverser la frontière, tandis que "coxeur" fait référence à une personne agissant comme intermédiaire ou recruteur pour les réseaux criminels.

Comment Agir ?

Agir contre la traite des êtres humains nécessite une vigilance accrue et une action concertée. Les internautes peuvent contribuer de plusieurs façons :

  • Signaler les abus : Utiliser les plateformes en ligne pour signaler toute activité suspecte ou abusive liée à la traite des êtres humains.

  • Capturer des preuves : Prendre des captures d'écran ou collecter des informations pertinentes qui peuvent servir de preuves contre les trafiquants.

  • Signaler à notre plateforme : Veuillez recourir à la plateforme de signalement "OMROS" mise en ligne par Tajmaât ( https://tajmaat-service.com/omros ). Nous offrons un formulaire de signalement sur notre site web, permettant aux internautes de déposer des rapports détaillés. Chaque signalement sera traité avec sérieux et confidentialité, et nous collaborerons avec les autorités compétentes pour prendre les mesures nécessaires.

  • Sensibiliser : Participer à des campagnes de sensibilisation et partager des informations sur les dangers de la traite des êtres humains pour éduquer et mobiliser la communauté contre ce fléau.