Nancy : le local d'une association Algérienne vandalisé, une enquête en cours dans l’indifférence générale

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2/24/20253 min read

Le local de l’Amicale des Algériens en Europe, situé à Nancy, a une nouvelle fois été pris pour cible par des actes de vandalisme dans la nuit de jeudi à vendredi. À leur arrivée sur place, les membres de l’association ont découvert le portail d’entrée forcé et recouvert de tags, tandis que toutes les poubelles avaient été renversées aux abords du bâtiment.

À l’intérieur, les dégâts sont considérables. L’ensemble du système électrique a été dégradé, rendant les locaux partiellement inutilisables. Sur la pancarte d’entrée de l’association, une étoile de David a été taguée, tandis qu’une croix de Lorraine accompagnée du chiffre 54 a été peinte sur la porte de la salle de prière utilisée par la communauté musulmane du quartier. Un acte clairement symbolique qui soulève des inquiétudes sur la nature du message envoyé à travers ces dégradations.

Une condamnation locale, mais un silence national

Dans un message publié ce vendredi, le maire de Nancy, Mathieu Klein, a fermement condamné ces actes, dénonçant des « tentatives d’intimidation » inacceptables. « La haine, le racisme et les tentatives d’intimidation trouveront toujours des républicains face à eux », a-t-il déclaré, tout en saluant le travail des forces de l’ordre chargées d’identifier les auteurs.

Pourtant, en dehors de cette prise de parole locale, aucun membre du gouvernement ni aucun grand média national n’a relayé ou commenté cette affaire. Un silence qui interroge et qui illustre une réalité bien ancrée depuis plusieurs années : face aux attaques et aux actes hostiles, les Maghrébins sont bien souvent seuls et isolés, comme l’ont illustré les récents événements survenus à Brest, Hyères et La Roche-sur-Foron. Si d’autres faits de vandalisme suscitent habituellement des réactions immédiates au plus haut niveau de l’État, cette affaire semble être passée sous les radars, confirmant un désintérêt institutionnel inquiétant.

Un climat de tension qui s’aggrave

Les attaques visant des lieux associatifs ou résidences se multiplient, alimentant des tensions croissantes. Nous constatons que, au-delà de la banalisation d’une hostilité grandissante à l’égard des Maghrébins dans les médias et sur les réseaux sociaux, où des centaines, voire des milliers d’insultes sont proférées quotidiennement lorsque certaines affaires sont instrumentalisées, une augmentation alarmante des actes visant sciemment les citoyens d’origine maghrébine ainsi que les lieux de culte est observable. Ces agressions prennent diverses formes : dégradations, insultes verbales ou violences physiques.

Ces signaux doivent interpeller l’ensemble de la communauté, car sans une prise de conscience et un soutien collectif face à cette montée inquiétante, la résurgence de violences ciblées, semblables aux ratonnades qu’a connues la France dans les années 1970-1980, deviendra inévitable — mais sous une forme encore plus brutale.

En effet, la menace d’un attentat à caractère ethnique contre la communauté maghrébine se précise. Les faits sont là : chaque année, la DGSI interpelle plusieurs dizaines d’individus projetant des attaques contre des Maghrébins ou des lieux de culte, un phénomène qui ne cesse de croître. Il est inéluctable qu’un jour, l’un de ces terroristes passe entre les mailles du filet. Le juge Marc Trévidic l’a lui-même affirmé lors d’une interview accordée au média Le Crayon : tôt ou tard, des attentats toucheront les musulmans et, par extension, les Maghrébins en France.

Ce danger n’est pas une hypothèse mais une certitude. C’est pourquoi la communauté doit dès à présent prendre conscience de la menace qui se profile dans les années à venir, notamment à travers la diffusion de discours déshumanisants dans les médias, qui préparent insidieusement l’opinion à l’acceptation de mesures encore plus coercitives.

Une enquête est en cours afin de retrouver les responsables. Mais au-delà des enquêtes, cette affaire pose une question essentielle : jusqu’à quand ces actes continueront-ils à être ignorés ?