Estrées-Saint-Denis : René Tranchant arrêté après une tentative de meurtre sur deux voisines de son immeuble

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5/18/20253 min read

Ce qui n’était au départ qu’un conflit de voisinage s’est terminé dans le sang, comme en témoignent les traces visibles au sol. Le jeudi 15 mai au soir, René Tranchant, un homme d’une soixantaine d’années, a été arrêté à Estrées-Saint-Denis après avoir blessé grièvement par arme à feu Mme El Ali et sa fille, deux de ses voisines de palier.

Les deux femmes sont aujourd’hui tirées d’affaire, rapporte OiseHebdo.

Les tensions étaient manifestes depuis un certain temps. Le frère de Michel Tranchant se disputait ce jour-là avec un homme de la famille de Madame El Ali, voisine de palier de René Tranchant, résidant juste en face de lui au rez-de-chaussée du 31 rue du Moulin des Hayes.















À l’origine de la confrontation : le comportement de René Tranchant, souvent aperçu en caleçon dans les parties communes de l’immeuble. Une attitude jugée déplacée par les voisins, en particulier par la famille de Madame El Ali, qui reçoit régulièrement ses petits-enfants. Ce laisser-aller vestimentaire était devenu un sujet de tension récurrent.

« Il se promène en simple caleçon dans les parties communes »

Plusieurs notes s’affichent dans le hall. Elles résument l’incompréhension entre les deux frères Tranchant et leurs voisins. Il y a d’abord ce courrier envoyé à la SA HLM de l’Oise, qui gère l’immeuble. «Il est fréquent de le voir déambuler dans les parties communes ou à l’extérieur en simple caleçon, dit ce courrier. Ce qui est totalement inapproprié dans un cadre résidentiel»

Il y a aussi les animaux de René. Les voisins supportent mal son chat, son lapin et ses oiseaux. Et les odeurs que cela induit. Ce même courrier dénonce « l’odeur nauséabonde due à la quantité d’animaux dans le logement, les déchets abandonnés, le non-respect des espaces communs, et l’affichage de posters sur les fenêtres… ». « Cette résidence était tout à fait convenable avant l’arrivée de ces personnes, conclut ce courrier. Des personnes qui déjà expulsées de leur précédent logement pour ces mêmes agissements. »














« Je vais m’occuper de vous »

A droite de ce courrier, il y a un droit de réponse. « Nous sommes désolés d’apprendre que notre présence dérange, répondent les locataires malaimés. Concernant les déchets, nous ne sommes pas responsables. Concernant les posters sur les fenêtres, nous ne voyons pas qui cela dérange. Et concernant l’expulsion, renseignez-vous, car c’est de la diffamation. Au sujet des animaux, nous sommes plusieurs à en avoir. Et jusqu’à ce jour, aucune plainte ne nous a été transmise. »

Une autre réponse de René Tranchant, un peu moins diplomate. « J’ai fait huit ans d’armée. Dénoncez si vous avez des couilles. Je vais m’occuper de vous. »

Interpellé avant l’arrivée du GIGN

Dans l’immeuble, les autres locataires sont encore chamboulés. Deux voisines des étages discutent. «J’étais dans les couloirs quand les coups de feu ont retenti, dit l’une. J’en ai encore mal aux oreilles. Ma priorité était de faire rentrer mon fils.»

Il a grièvement blessé, au plomb, sa voisine, Mme El Ali, en urgence relative. Ainsi que la fille de celle-ci, qui venait récupérer ses enfants, en urgence absolue.

Toutes deux sont parties au centre hospitalier de Compiègne. Les secours ont héliporté la fille vers l’hôpital d’Amiens. «Elles vont bien», explique le gendre, qui habite en face et ne veut pas commenter les faits.

René Tranchant, retranché dans son logement, s’est fait interpeller après le contact avec le négociateur du groupement de gendarmerie de l’Oise. Le GIGN n’a pas eu à intervenir.

Tentative de meurtre

Pendant ce temps, les occupants de l’immeuble ont dû se réfugier dans la rue. «Des voisins nous ont proposé du café et des vêtements chauds, dit la voisine. On a pu rentrer chez nous vers 23h30.»

Alors que les équipes de nettoyage enlèvent s’apprêtent à enlever les traces de sang sur le carrelage, deux gendarmes poursuivent l’enquête. Sur les scellés, la première qualification des faits est celle de tentative de meurtre. «L’enquête est en cours et les investigations se poursuivent, déclare sobrement le parquet. Aucune communication n’est donc envisagée à ce stade.»