"Bougnoule", "pas de chez nous" : un agent de la mairie de Saint-Mars-la-Brière dénonce racisme et discrimination

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4/25/20252 min read

Rachid Basmi, chef d’atelier à la mairie de Saint-Mars-la-Brière (Sarthe) depuis février 2022, dénonce des actes de racisme et de discrimination de la part de collègues et d’élus.

Soutenu par la CFDT, il a vu son cas exposé lors du conseil municipal du 23 avril 2025, bien que le sujet n’était pas initialement à l’ordre du jour. Le syndicat a dénoncé les conditions de travail de cet agent, père de quatre enfants, âgé de 40 ans.

Des propos racistes répétés

C'est "le bougnoule de la commune" comme il a pu l'entendre. Autre exemple : les propos tenus à son égard par un agent de la commune lors d'un échange avec Jackie Surut : "Mais Monsieur le maire, nous sommes à Saint-Mars-la-Brière. Saint-Mars-la-Brière, ce n'est pas les Sablons. Il n'a pas la culture de Saint-Mars et puis il manque d'éducation".

Rachid Basmi, ce "gars pas de chez nous", "là pour baiser la France", ne comprend pas et explique être marqué psychologiquement. "J'ai du mal à encaisser ça [...] C'est humiliant. Moi, j'ai des enfants, je suis né en France, je suis Français. Et je me dis, est-ce que ça va être ça aussi pour mes enfants demain ?"

Conseil de discipline en vue d'un licenciement

Cette situation "invivable" l'est d'autant plus que l'agent communal explique ne pas être soutenu par le nouveau maire Jackie Surut. En février 2025, Rachid Basmi est convoqué à la demande du maire devant le conseil de discipline du centre de gestion de la Sarthe en vue d'un licenciement.

L'agent obtient gain de cause, la commission s'opposant dans son avis à "toute sanction". Rachid Basmi est donc réintégré "mais la semaine dernière, on m'a dit de ne plus venir à la mairie. Cela veut dire que vous n'êtes plus le bienvenu".

Un combat pour la justice

Face à cette situation « invivable », Rachid Basmi a choisi de témoigner publiquement pour encourager d’autres victimes à se battre. « Quand vous n’avez rien à vous reprocher et que vous êtes pour la justice, il faut vous battre », déclare-t-il. Le maire, contacté par « ici Maine », a indiqué qu’il s’exprimerait via un communiqué après consultation de son avocat.