Aulnay-sous-Bois : un homme interpellé après avoir visé à plusieurs reprises des femmes voilées depuis sa fenêtre

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7/9/20253 min read

Depuis plusieurs semaines, dans le quartier Savigny à Aulnay-sous-Bois (93), des femmes voilées, principalement d’origine maghrébine ou étrangère, rapportaient avoir été visées à l’aide d’une carabine à plomb par un homme depuis la fenêtre d’un immeuble. Ce dernier agissait de manière répétée, en toute impunité, sans que les faits ne soient relayés publiquement ni traités avec l’urgence qu’une telle situation imposait. Le suspect a été interpellé mardi matin.

L’affaire, bien que connue dans le quartier, n’a donné lieu à aucune médiatisation nationale. Aucune alerte institutionnelle ou relais médiatique n’a permis de protéger les femmes potentiellement visées. Ce silence interroge, tant sur les priorités sécuritaires que sur le traitement inégal des violences à caractère racial ou islamophobe.

Un cas de plus qui confirme un schéma inquiétant

C’est en enquêtant après avoir reçu un signalement sur OMROS que nous avons découvert qu’une femme avait récemment été visée par un tir dans le quartier Savigny, alors qu’elle marchait dans la rue.

Cette agression, survenue avant-hier, vient s’ajouter à une série d’incidents similaires rapportés par d’autres habitantes depuis plusieurs semaines.















À la suite de ce signalement, nous avons mené nos vérifications. En consultant les réseaux sociaux locaux, notamment des groupes Facebook de quartier, nous avons identifié plusieurs témoignages concordants de femmes affirmant avoir été visées par un homme tirant depuis une fenêtre du même secteur. L'ensemble d’entre elles portaient un voile, ce qui laisse peu de doute quant au caractère discriminatoire de l’acte.

Une interpellation confirmée par la mairie

Ce mardi, la première adjointe au Maire d’Aulnay-sous-Bois, Séverine Maroun, a confirmé publiquement l’interpellation du suspect. Aucune autre information n’a pour l’instant été diffusée par les services de police ou la préfecture, et aucun communiqué de presse ne semble avoir été publié à ce sujet.

Il est important de souligner que cette confirmation municipale est intervenue uniquement après des interpellations citoyennes et des sollicitations insistantes. Là encore, l’absence d’un traitement médiatique ou judiciaire visible laisse entrevoir une volonté de discrétion, voire de minimisation des faits.

Des femmes ciblées en raison de leur apparence

Les témoignages recueillis par Tajmaât convergent tous vers le même constat : ce ne sont pas des passants pris au hasard qui étaient visés, mais spécifiquement des femmes identifiables comme musulmanes.

Ce type de ciblage, silencieux et répété, crée un climat d’insécurité permanent pour les femmes musulmanes, déjà exposées à une forme de suspicion sociale et institutionnelle constante. Dans un contexte de montée des actes islamophobes en France, ces agressions s’inscrivent dans une logique d’intimidation communautaire.

Pourquoi personne n’en a parlé ?

Nous ne sommes malheureusement pas surpris par le silence médiatique et institutionnel entourant cette affaire. L’attaque systématique des femmes musulmanes, lorsqu’elle ne prend pas la forme d’un grand fait divers spectaculaire, est trop souvent ignorée ou minimisée. Ce mutisme complice contribue à leur invisibilisation et à leur exposition prolongée à des violences ciblées.

Cette publication rendue possible uniquement grâce au courage d’une victime ayant osé nous écrire, démontre une nouvelle fois l’importance de disposer d’outils communautaires de veille, d’alerte et de documentation, lorsque les canaux traditionnels échouent à faire leur travail.

Un appel à la solidarité maghrébine et musulmane

Ce fait divers n’est pas isolé. Il est révélateur d’un climat plus large dans lequel les maghrébins et musulmans, doivent se battre pour obtenir justice. Sans organisation, sans entraide, sans transmission d’information, ces violences se répèteront sans que justice ne soit rendue.

Nous appelons toutes les victimes de faits similaires, harcèlement, agressions, discriminations, à prendre contact avec notre cellule OSINT & signalement, même de manière anonyme. Nous mettrons tout en œuvre pour documenter, transmettre, et faire entendre ces récits.