Attaques contre une association franco-maghrébine : une hostilité ignorée par la justice et les médias

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3/20/20252 min read

L’association culturelle franco-maghrébine du Val de Morteau, située à Villers-le-Lac (Doubs), a été la cible de tirs d’armes à feu dans la nuit du 8 au 9 mars.

Cinq impacts de balles ont été relevés sur la façade, l’une ayant traversé une fenêtre pour se loger dans un mur intérieur, le suspect est toujours en fuite.

Une dizaine de jours plus tard, une autre attaque vient semer le trouble : un autre individu a tenté de foncer sur des membres de l’association avec son véhicule, le suspect a été interpellé est placé en garde à vue.

Un refus d’établir un lien entre les faits

Malgré la gravité des événements et les témoignages des victimes, le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, a écarté toute hypothèse d’attentat ou d’acte islamophobe, rapporte France3.

Selon lui, les tirs du 8 mars sont bien des "actes d’hostilité", [l'auteur est toujours en fuite] mais la tentative de renversement du 18 mars serait le simple fait d’une conduite sous alcool.

Pourtant, les adhérents présents et Mohamed El Asaass, responsable de l'association, décrivent une scène bien plus alarmante :
"Il a fait d’abord quatre fois le tour, puis a tenté d’écraser des gens. Avec la sécurité, on a crié fort, tapé sur sa voiture” raconte-t-il. “Il nous a dit que notre religion ne servait à rien, que c’était de la merde

Plusieurs passages à vive allure autour du local, des injures visant la religion musulmane, et une tentative d’intimidation évidente. Ce décalage entre les faits rapportés et l’interprétation judiciaire suscite incompréhension et indignation. Si une association était la cible de tirs et qu'un homme, quelques jours plus tard, circulait à grande vitesse autour de ses membres, l’hypothèse d’un lien aurait été étudiée avec sérieux dans d’autres circonstances.

Silence médiatique et absence de réaction des autorités

Alors que l’affaire aurait pu déclencher une vague d’indignation nationale, force est de constater que ni les grands médias, ni les représentants du gouvernement n’ont pris la peine de s’exprimer sur le sujet. Ce silence pose une question fondamentale : pourquoi de tels actes, visant directement une communauté, ne suscitent-ils aucune réaction officielle ?

L’indifférence face à ces événements démontre une réalité préoccupante : les attaques contre les Maghrébins et les musulmans sont banalisées, minimisées, et rarement considérées avec le sérieux qu’elles méritent.

L’urgence de la solidarité communautaire

Face à cette hostilité croissante et au manque de soutien des institutions, les maghrébins ne peuvent plus se permettre de compter sur des instances extérieures pour garantir sa sécurité.

Il devient impératif de :

  • Mettre en place des réseaux d’alerte et de surveillance autour des lieux communautaires.

  • Soutenir médiatiquement et juridiquement chaque attaque subie, afin de ne laisser aucun acte impuni.

  • Développer des structures autonomes pour protéger les intérêts de la communauté et assurer sa propre sécurité.

Si l’État et les médias refusent d’agir, il est de notre responsabilité d’organiser notre propre sécurité. Plus que jamais, la communautarisation est une nécessité vitale.