Assassinat de Shamseddine, 15 ans : Les suspects placés en détention provisoire

Cinq suspects on été déférés ce dimanche en vue de leur mise en examen, dans l'enquête sur l'assassinat du jeune Shamseddine, battu à mort à Viry-Châtillon (Essonne) ce jeudi après-midi, près de son collège.

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4/7/20244 min read

Une information judiciaire a été ouverte ce dimanche 7 avril pour assassinat et abstention volontaire d'empêcher un crime, après le violent assassinat de Shamseddine. L'adolescent a succombé à ses blessures après avoir été roué de coups, jeudi, par un groupe de jeunes comprenant deux frères pour un différend lié à leur sœur mineure.

Qui est la victime ?

Shamseddine était âgé de 15 ans. Il étudiait au collège Les Sablons, un établissement de 700 élèves à Viry-Châtillon. Lors d'une prise de parole devant la presse, le maire l'a décrit comme un garçon apprécié de ses camarades et de ses professeurs : un "élève jovial, qui participait à la vie de l'établissement" et "apportait de la joie de vivre", selon ses mots. "Il était trop gentil, abonde une de ses camardes de classe, émue, au micro de franceinfo. Il avait le cœur sur la main" et "il rigolait tout le temps" tient à rappeler un autre élève, sur FranceBleu.

Que s'est-il passé ?

Alors qu'il rentrait chez lui après être sorti de son collège, selon le procureur d'Évry, Shamseddine a été passé à tabac par plusieurs personnes. Le drame s'est déroulé "dans un hall d'immeuble", a précisé le parquet, situé "à 100 mètres du collège", a affirmé le maire de la ville, Jean-Marie Vilain.

Les agresseurs ont ensuite pris la fuite. Après avoir été transporté à l'hôpital Necker, à Paris, l'adolescent a été opéré dans la nuit et est décédé ce vendredi. Shamseddine a succombé à "un traumatisme crânien ayant entraîné un hématome sous-dural" a indiqué le procureur, précisant que "plusieurs autres lésions traumatiques" avaient été relevées. L'adolescent n'avait pas de lésions de défense "sur ses mains et ses avant-bras".

Qu'en est il des suspects ?

Le procureur de la République d'Evry a annoncé avoir requis le placement en détention provisoire de quatre des cinq personnes déférées dimanche 8 avril au tribunal après la mort de Shemseddine.

Un majeur de 20 ans, trois mineurs de 17 ans et une mineure de 15 ans ont été placés en garde à vue vendredi, en fin d'après midi. Ils sont issus d'une même fratrie, d'origine Comorienne.

Une information judiciaire a été ouverte "
des chefs d'assassinat à l'encontre des quatre jeunes hommes et d'abstention volontaire d'empêcher un crime à l'encontre de la mineure", précise le parquet dans son communiqué.

Pour la cinquième personne mise en cause, une mineure de 15 ans "qui n'a aucune mention à son casier judiciaire", le parquet requiert "un placement dans un établissement éducatif et l'interdiction de paraître dans l'Essonne".

Un meurtre raciste ?

Le parquet d'Évry a requis ce dimanche 7 avril le placement en détention provisoire de quatre des cinq personnes mises en cause dans l'enquête car "compte tenu notamment des risques de concertation et de pression sur les témoins, ainsi que du trouble majeur à l'ordre public suscité par l'extrême gravité des faits, le placement en détention provisoire de ces quatre personnes"est requis, précise le parquet.

Cette décision fait probablement écho à plusieurs témoignages indiquant que Shamseddine a été tué car il était d'origine Maghrébine.

Deux jours avant la décision du parquet concernant le placement en détention provisoire des suspects pour éviter une pression sur les témoins, plusieurs témoins souhaitant garder leurs anonymat par peur de représailles et ayant identifiés la fratrie de l'agression avant l'évocation de l'affaire par la presse, ont affirmés avoir entendu des propos racistes de la part des suspects.

L'un des témoins a également affirmé sur le réseau social Snapchat, le 5 Avril 2024, avoir entendu les suspects déclarer "C'est pas grave c'est un Arabe"





















Rachid, le cousin de l'adolescent, évoque, lui, une attaque ciblée. "Par le biais d'un majeur qui a commandité cette agression, qui envoie des mineurs pour agresser mon cousin. Et c'est très grave. Il n'a pas envoyé des mineurs pour discuter, il a envoyé des mineurs pour tuer, pour assassiner un mineur de 15 ans", déplore-t-il au micro d'Europe 1.

Un meurtre prémédité, un assassinat raciste

Les éléments de l'enquête révèlent que "les deux frères avaient appris, plusieurs jours auparavant, que leur sœur correspondait avec des personnes de son âge sur des sujets relatifs à la sexualité. Craignant pour sa réputation et celle de leur famille, ils avaient enjoint à plusieurs garçons de ne plus entrer en contact avec elle." Toutefois, seul Shamseddine a été visé par le groupe des frères.

Lors de leur garde à vue, les suspects ont affirmés avoir "croisé la victime, de manière fortuite selon leurs déclarations."

Cette déclaration tombe à l'eau, car de fausses indications ont été données aux policiers après l'assassinat. Le suspect majeur a alerté les secours mais a intentionnellement fourni de fausses informations aux policiers, "en expliquant notamment qu'il avait vu plusieurs jeunes cagoulés s'enfuir à pied".

"Les quatre individus avaient ensuite regagné leur véhicule, à une allure normale, et étaient repartis vers leurs domiciles respectifs". Les investigations ont également montré que l'adolescente de 15 ans n'était pas présente au moment de la commission des faits. "Il existe cependant des indices graves et concordants permettant de considérer qu'elle était informée des intentions des frères vis-à-vis de la victime"., rapporte actu17.