Agression raciste à Joué-lès-Tours : deux femmes témoignent et portent plainte
ACTUALITÉS


Le 8 avril 2025, vers 16h, dans le quartier de La Douzillère à Joué-lès-Tours, deux femmes d’origine algérienne, âgées de 37 et 46 ans, affirment avoir été victimes d’une agression raciste.
L’incident, survenu après un léger accrochage routier, a conduit au dépôt d’une plainte le 16 avril, accompagnées de leur avocat, Colin Verguet, rapporte FranceBleu.
Insultes et violences physiques
Tout serait parti d'un banal accrochage sur la route. Entre deux rendez-vous médicaux, les deux femmes prennent le volant et accrochent légèrement, dans un virage, le rétroviseur d'une autre voiture qui arrive en face. En voulant s'arrêter pour regarder la gravité de l'accident, elles constatent que le véhicule qui les suit, et qui n'a rien à voir à l'accrochage, les double et leur bloque la route, à la perpendiculaire, les forçant à piler.
Le conducteur sort de sa voiture et commence à invectiver les deux amies. La plus jeune des deux lui demande de partir. Ce à quoi il répond, nous dit-elle : "C'est à vous de partir, sale arabe". Elle est ensuite "bousculée", nous indique son avocat, Colin Verguet.
"Ça se passe très vite. Elle essaie de se défendre. C'est là qu'une femme et un adolescent sortent de la voiture. Le jeune homme fait à ma cliente une clé d'étranglement pour l'amener au sol. Elle se fait rouer de coups également par la dame, qui lui met la main sur le visage."
De son côté, la copine de la victime appelle la police et prend des photos de la scène, en prenant soin d'avoir à l'image la plaque d'immatriculation. "En la voyant faire, l'adolescent se précipite sur elle, poursuit Colin Verguet. Dans un réflexe, elle cache son portable dans son soutien-gorge". L'avocat détaille le moment où le jeune homme essaie de lui arracher le téléphone, ce qui déchire ses vêtements. "Elle se fait aussi bousculer et prend des coups".
Cinq et huit jours d'arrêt de travail
Les agresseurs, une famille avec un adolescent, quittent les lieux en apprenant l’arrivée de la police. Les deux femmes, choquées, établissent un constat amiable avec la conductrice de la voiture accrochée.
Après l’intervention des forces de l’ordre, qu’elles jugent insuffisante selon leur avocat, elles consultent un médecin. Des arrêts de travail de cinq et huit jours leur sont prescrits.
Un combat judiciaire engagé
Les deux amies, soutenues par leur avocat, ont porté plainte pour agression raciste. Leur témoignage vise à dénoncer les violences subies et à obtenir justice face à cet acte qu’elles qualifient de raciste et humiliant.